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16 juin 2012 6 16 /06 /juin /2012 06:45

 Le Train des Pignes au grand complet !!...

 

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Ce n'était qu'une petite actualité, mais rappele-Toi que de voir le Train des Pignes au grand complet : ça n'arrive pas souvent !...

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30 avril 2012 1 30 /04 /avril /2012 09:01

Le 30/04/12 : nous fêtons les Roberts... Pourtant, une petite anecdote... (cherche l'erreur !!...)

 

27 Février - St-Robert d'Arbrisselle - Fils de Damalioque et d'Orvende, un couple modeste résidant à Arbrissel, dans les environs de Rennes (Ille-et-Vilaine). Après de brillantes études à Paris, il revient à Rennes comme vicaire de Sylvestre de la Guerche. Au décès de ce dernier, Robert se rend dans la région d'Angers et se retire comme ermite dans la forêt de Craon. Les disciples affluant en grand nombre, il leur fait bâtir un monastère (Notre-Dame de la Roë). Quelque temps plus tard, le pape Urbain II l'envoie en mission d'évangélisation des populations de la région. Il fonde plusieurs monastères de femmes et fonde les bases de ce qui deviendra plus tard l'abbaye de Fontevrault (1046-1116)

 

17 Avril - St-Robert de Turlande - Auvergnat, descendant de Saint-Gérald d’Aurillac, il occupe la fonction de chanoine à l’Église Saint-Julien de Brioude. Après avoir passé de nombreuses années à Cluny sous la direction de Saint-Odilon, Robert effectue un pèlerinage à Rome et se retire dans la solitude près de Brioude, en Auvergne, où il attire de nombreux disciples. Aidé d’un chevalier pénitent du nom d’Étienne, il fonde le monastère de la Chaise-Dieu, qui hébergera jusqu’à 300 moines, placés sous la règle de Saint-Benoît (+ 1067 ou 1087) On invoque Saint-Robert de Turlande pour éviter de faire des mauvaises rencontres.


29 Avril - St-Robert de Bruges -Disciple de Saint-Bernard de Clairvaux, qui l’envoie en France comme abbé de Dunes, avant de rentrer à Clairvaux où il succède à Saint-Bernard comme abbé (+ 1157) Saint-Robert de Bruges soulage une crise d’indigestion.

 

29 Avril - St-Robert de Molesme - Fils cadet d’un couple de nobles de la Champagne, Robert voit le jour dans la région de Troyes. À l’âge de 15 ans, il prend l’habit à l’abbaye bénédictine de Moutier-la-Celle (Aube), et y devient prieur immédiatement après la fin de son noviciat. Vingt ans plus tard, il est choisi pour devenir l’abbé de Saint-Michel de Tonnerre, au diocèse de Langres. Dans cette maison, il tente de ramener une certaine discipline mais sans succès. Il décide donc de partir s’isoler quelque temps dans la forêt de Collan (en Côte-d’Or) en compagnie d’un groupe d’ermites. Insatisfait des lieux, il retourne à Moutier-la-Celle, avant de repartir de nouveau s’installer cette fois dans la forêt de Molesme, où il fonde un monastère placé sous la Règle bénédictine. La maison acquiert bientôt une grande renommée et attire de nombreuses vocations ainsi que plusieurs fils issus de familles nobles fortunées (Bruno de Cologne, Saint-Stéphane Harding et Saint-Alberic, entre autres). L’abondance des richesses provoque là aussi un certain relâchement, et Robert part de nouveau en quête d’un lieu isolé plus propice à la prière, mais il revient bientôt à Molesme (1027-1110)

 

30 Avril - Fête au calendrier (cette date ne correspond pourtant à aucun des saints prénommés Robert)

 

17 Sept - St-Robert Bellarmin. Dixième enfant d’un couple de nobles déchus de la Toscane. Élevé dans la piété, il est éduqué chez les Jésuites, qu’il rejoint ensuite en 1560. Après de nombreuses années d’études à Florence et Padoue (Italie) puis Louvain (Belgique), il est finalement ordonné en 1570 à Ghent. Il enseigne ensuite la théologie à l’Université de Louvain puis au Collège Romain. Parallèlement à ses activités d’enseignement, il rédige de nombreux ouvrages à caractère théologique et occupe plusieurs charges au sein de sa Compagnie. En 1599, il est nommé Cardinal, puis deux ans plus tard archevêque de Capoue, charge qu’il ne conservera que peu de temps puisque dès 1606 il retourne à Rome , où il devient conseiller du Pape Paul V. En 1931, il est proclamé Docteur de l’Église (1542-1621) Saint-Robert Bellarmin est le patron des avocats de droit canon et des catéchumènes.
 

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29 avril 2012 7 29 /04 /avril /2012 22:11

 

Imaginons une pièce de théâtre de Molière, avec son texte et ses personnages.

 

Gardons les textes et les répliques et remplaçons les personnages par d'autres personnages qui gardent alors ici leur noms et prénoms pour l'occasion de la représentation.

 

Très simple : Monsieur « X » prend le rôle de Monsieur « Y » et porte dans la pièce le nom de Monsieur « X » en conservant les répliques de Monsieur « Y »...

 

Imagine...

 

La pièce : « LE BARBOUILLE »

 

Dans le rôle LE BARBOUILLE, mari d'Angélique : MICHEL GALABRU.

 

Dans le rôle LE DOCTEUR : LOUIS DE FUNES.

 

Dans le rôle d'ANGELIQUE, fille de GORGIBUS : MIMIE MATHY.

 

Dans le rôle de VALERE, amant d'ANGELIQUE : FERNAND RAYNAUD.

 

Dans le rôle de CATHAU, suivante d'ANGELIQUE : MICHELE LAROQUE.

 

Dans le rôle de GORGIBUS, père d'ANGELIQUE : BOURVIL.

 

Dans le rôle de VILLEBREQUIN : JEAN LEFEVRE.

 

Dans le rôle de LA VALLEE : FERNANDEL.

 

AU THEATRE : voici donc la Pièce LE BARBOUILLE (MOLIERE)...


SCÈNE PREMIÈRE

MICHEL GALABRU - Il faut avouer que je suis le plus malheureux de tous les hommes. J’ai une femme qui me fait enrager : au lieu de me donner du soulagement et de faire les choses à mon souhait, elle me fait donner au diable vingt fois le jour ; au lieu de se tenir à la maison, elle aime la promenade, la bonne chère, et fréquente je ne sais quelle sorte de gens. Ah ! pauvre GALABRU, que tu es misérable ! Il faut pourtant la punir. Si je la tuais... L’invention ne vaut rien, car tu serais pendu. Si tu la faisais mettre en prison... La carogne en sortirait avec son passe-partout. Que diable faire donc ? Mais voilà Monsieur le Docteur qui passe par ici : il faut que je lui demande un bon conseil sur ce que je dois faire.

SCÈNE II

LOUIS DE FUNES, MICHEL GALABRU.

 

MICHEL GALABRU - Je m’en allais vous chercher pour vous faire une prière sur une chose qui m’est d’importance.

 

LOUIS DE FUNES - Il faut que tu sois bien mal appris, bien lourdaud, et bien mal morigéné, mon ami, puisque tu m’abordes sans ôter ton chapeau, sans observer rationem loci, temporis et personæ. Quoi ? débuter d’abord par un discours mal digéré, au lieu de dire : Salve, vel salvus sis, Doctor, Doctorum eruditissime ! Hé ! pour qui me prends-tu, mon ami ?

 

MICHEL GALABRU.- Ma foi, excusez-moi : c’est que j’avais l’esprit en écharpe, et je ne songeais pas à ce que je faisais ; mais je sais bien que vous êtes galant homme.

 

LOUIS DE FUNES- Sais-tu bien d’où vient le mot de galant homme ?

 

MICHEL GALABRU - Qu’il vienne de Villejuif ou d’Aubervilliers, je ne m’en soucie guère.

 

LOUIS DE FUNES - Sache que le mot de galant homme vient d’élégant, prenant le g et l’a de la dernière syllabe, cela fait ga, et puis prenant l, ajoutant un a et les deux dernières lettres, cela fait galant, et puis ajoutant homme, cela fait galant homme. Mais encore pour qui me prends-tu ?

 

MICHEL GALABRU - Je vous prends pour un docteur. Or çà, parlons un peu de l’affaire que je vous veux proposer. Il faut que vous sachiez...

 

LOUIS DE FUNES - Sache auparavant que je ne suis pas seulement un docteur, mais que je suis une, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, et dix fois docteur :
1° Parce que, comme l’unité est la base, le fondement, et le premier de tous les nombres, aussi, moi, je suis le premier de tous les docteurs, le docte des doctes.
2° Parce qu’il y a deux facultés nécessaires pour la parfaite connaissance de toutes choses : le sens et l’entendement ; et comme je suis tout sens et tout entendement, je suis deux fois docteur.

 

MICHEL GALABRU - D’accord. C’est que...

 

LOUIS DE FUNES - 3° Parce que le nombre de trois est celui de la perfection, selon Aristote, et comme je suis parfait, et que toutes mes productions le sont aussi, je suis trois fois docteur.

 

MICHEL GALABRU - Hé bien ! Monsieur le Docteur...

 

LOUIS DE FUNES - 4° Parce que la philosophie a quatre parties : la logique, morale, physique et métaphysique ; et comme je les possède toutes quatre, et que je suis parfaitement versé en icelles, je suis quatre fois docteur.

 

MICHEL GALABRU - Que diable ! je n’en doute pas. Écoutez-moi donc.

 

LOUIS DE FUNES - 5° Parce qu’il y a cinq universelles : le genre, l’espèce, la différence, le propre et l’accident, sans la connaissance desquels il est impossible de faire aucun bon raisonnement ; et comme je m’en sers avec avantage, et que j’en connais l’utilité, je suis cinq fois docteur.

 

MICHEL GALABRU - Il faut que j’aie bonne patience.

 

LOUIS DE FUNES - 6° Parce que le nombre de six est le nombre du travail ; et comme je travaille incessamment pour ma gloire, je suis six fois docteur.

 

MICHEL GALABRU – Ho ! parle tant que tu voudras.

 

LOUIS DE FUNES - 7° Parce que le nombre de sept est le nombre de la félicité ; et comme je possède une parfaite connaissance de tout ce qui peut rendre heureux, et que je le suis en effet par mes talents, je me sens obligé de dire de moi-même : O ter quatuorque beatum !
8° Parce que le nombre de huit est le nombre de la justice, à cause de l’égalité qui se rencontre en lui, et que la justice et la prudence avec laquelle je mesure et pèse toutes mes actions me rendent huit fois docteur.
9° parce qu’il y a neuf muses, et que je suis également chéri d’elles.
10° parce que, comme on ne peut passer le nombre de dix sans faire une répétition des autres nombres, et qu’il est le nombre universel, aussi, aussi, quand on m’a trouvé, on a trouvé le docteur universel : je contiens en moi tous les autres docteurs. Ainsi tu vois par des raisons plausibles, vraies, démonstratives et convaincantes, que je suis une, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, et dix fois docteur.

 

MICHEL GALABRU - Que diable est ceci ? je croyais trouver un homme bien savant, qui me donnerait un bon conseil, et je trouve un ramoneur de cheminée qui, au lieu de me parler, s’amuse à jouer à la mourre. Un, deux, trois, quatre, ha, ha, ha ! - Oh bien ! ce n’est pas cela : c’est que je vous prie de m’écouter, et croyez que je ne suis pas un homme à vous faire perdre vos peines, et que si vous me satisfaisiez sur ce que je veux de vous, je vous donnerai ce que vous voudrez ; de l’argent, si vous en voulez.

 

LOUIS DE FUNES – Hé ! de l’argent.

 

MICHEL GALABRU - Oui, de l’argent, et toute autre chose que vous pourriez demander.

 

LOUIS DE FUNES, troussant sa robe derrière son cul.- Tu me prends donc pour un homme à qui l’argent fait tout faire, pour un homme attaché à l’intérêt, pour une âme mercenaire ? Sache, mon ami, que quand tu me donnerais une bourse pleine de pistoles, et que cette bourse serait dans une riche boîte, cette boîte dans un étui précieux, cet étui dans un coffret admirable, ce coffret dans un cabinet curieux, ce cabinet dans une chambre magnifique, cette chambre dans un appartement agréable, cet appartement dans un château pompeux, ce château dans une citadelle incomparable, cette citadelle dans une ville célèbre, cette ville dans une île fertile, cette île dans une province opulente, cette province dans une monarchie florissante, cette monarchie dans tout le monde ; et que tu me donnerais le monde où serait cette monarchie florissante, où serait cette province opulente, où serait cette île fertile, où serait cette ville célèbre, où serait cette citadelle incomparable, où serait ce château pompeux, où serait cet appartement agréable, où serait cette chambre magnifique, où serait ce cabinet curieux, où serait ce coffret admirable, où serait cet étui précieux, où serait cette riche boîte dans laquelle serait enfermée la bourse pleine de pistoles, que je me soucierais aussi peu de ton argent et de toi que de cela.

 

MICHEL GALABRU - Ma foi, je m’y suis mépris : à cause qu’il est vêtu comme un médecin, j’ai cru qu’il lui fallait parler d’argent ; mais puisqu’il n’en veut point, il n’y a rien de plus aisé que de le contenter. Je m’en vais courir après lui.

 

SCÈNE III


MIMIE MATHY, FERNAND RAYNAUD, MICHELE LAROQUE.

 

MIMIE MATHY - Monsieur, je vous assure que vous m’obligez beaucoup de me tenir quelquefois compagnie : mon mari est si mal bâti, si débauché, si ivrogne, que ce m’est un supplice d’être avec lui, et je vous laisse à penser quelle satisfaction on peut avoir d’un rustre comme lui.

 

FERNAND RAYNAUD - Mademoiselle, vous me faites trop d’honneur de me vouloir souffrir, et je vous promets de contribuer de tout mon pouvoir à votre divertissement ; et que, puisque vous témoignez que ma compagnie ne vous est point désagréable, je vous ferai connaître combien j’ai de joie de la bonne nouvelle que vous m’apprenez, par mes empressements.

 

MICHELE LAROQUE - Ah ! changez de discours : voyez porte-guignon qui arrive.

SCÈNE IV

MICHEL GALABRU, FERNAND RAYNAUD, MIMIE MATHY, MICHELE LAROQUE.

 

FERNAND RAYNAUD - Mademoiselle, je suis au désespoir de vous apporter de si méchantes nouvelles ; mais aussi bien les auriez-vous apprises de quelque autre : et puisque votre frère est fort malade...

 

MIMIE MATHY - Monsieur, ne m’en dites pas davantage ; je suis votre servante, et vous rends grâces de la peine que vous avez prise.

 

MICHEL GALABRU - Ma foi, sans aller chez le notaire, voilà le certificat de mon cocuage. Ha ! Ha ! Madame la carogne, je vous trouve avec un homme, après toutes les défenses que je vous ai faites, et vous me voulez envoyer de Gemini en Capricorne !

 

MIMIE MATHY - Hé bien ! faut-il gronder pour cela ? Ce Monsieur vient de m’apprendre que mon frère est bien malade : où est le sujet de querelles ?

 

MICHELLE LAROQUE - Ah ! le voilà venu : je m’étonnais bien si nous aurions longtemps du repos.

 

MICHEL GALABRU - Vous vous gâteriez, par ma foi, toutes deux, Mesdames les carognes ; et toi, MICHELE, tu corromps ma femme : depuis que tu la sers, elle ne vaut pas la moitié de ce qu’elle valait.

 

MICHELLE LAROQUE - Vraiment oui, vous nous la baillez bonne.

 

MIMIE MATHY - Laisse là cet ivrogne ; ne vois-tu pas qu’il est si soûl qu’il ne sait ce qu’il dit ?

SCÈNE V

BOURVIL, JEAN LEFEVRE, MIMIE MATHY, MICHELLE LAROQUE, MICHEL GALABRU.

 

BOURVIL - Ne voilà pas encore mon maudit gendre qui querelle ma fille ?

 

JEAN LEFEVRE - Il faut savoir ce que c’est.

 

BOURVIL - Hé quoi ? toujours se quereller ! vous n’aurez point la paix dans votre ménage ?

 

MICHEL GALABRU - Cette coquine-là m’appelle ivrogne . Tiens, je suis bien tenté de te bailler une quinte major, en présence de tes parents.

 

BOURVIL - Je dédonne au diable l’escarcelle si vous l’aviez fait.

 

MIMIE MATHY - Mais aussi c’est lui qui commence toujours à...

 

MICHELLE LAROQUE - Que maudite soit l’heure que vous avez choisi ce grigou !...

 

JEAN LEFEVRE - Allons, taisez-vous, la paix !

SCÈNE VI

LOUIS DE FUNES, JEAN LEFEVRE, BOURVIL, MICHELE LAROQUE, MIMIE MATHY, MICHEL GALABRU.

 

LOUIS DE FUNES- Qu’est ceci ? quel désordre ! quelle querelle ! quel grabuge ! quel vacarme ! quel bruit ! quel différend ! quelle combustion ! Qu’y a-t-il, Messieurs ? Qu’y a-t-il ? Qu’y a-t-il ? Çà, çà, voyons un peu s’il n’y a pas moyen de vous mettre d’accord, que je sois votre pacificateur, que j’apporte l’union chez vous.

 

BOURVIL - C’est mon gendre et ma fille qui ont eu bruit ensemble.

 

LOUIS DE FUNES - Et qu’est-ce que c’est ? voyons, dites-moi un peu la cause de leur différend.

 

BOURVIL - Monsieur...

 

LOUIS DE FUNES - Mais en peu de paroles.

 

BOURVIL - Oui-da. Mettez donc votre bonnet.

 

LOUIS DE FUNES - Savez-vous d’où vient le mot bonnet ?

 

BOURVIL - Nenni.

 

LOUIS DE FUNES - Cela vient de bonum est, "bon est, voilà qui est bon", parce qu’il garantit des catarrhes et fluxions.

 

BOURVIL - Ma foi, je ne savais pas cela.

 

LOUIS DE FUNES - Dites donc vite cette querelle.

 

BOURVIL - Voici ce qui est arrivé...

 

LOUIS DE FUNES - Je ne crois pas que vous soyez homme à me tenir longtemps, puisque je vous en prie. J’ai quelques affaires pressantes qui m’appellent à la ville ; mais pour remettre la paix dans votre famille, je veux bien m’arrêter un moment.

 

BOURVIL - J’aurai fait en un moment.

 

LOUIS DE FUNES - Soyez donc bref.

 

BOURVIL - Voilà qui est fait incontinent.

 

LOUIS DE FUNES - Il faut avouer, Monsieur BOURVIL, que c’est une belle qualité que de dire les choses en peu de paroles, et que les grands Parleurs, au lieu de se faire écouter, se rendent le plus souvent si importuns, qu’on ne les entend point : Virtutem primam esse puta compescere linguam . Oui, la plus belle qualité d’un honnête homme, c’est de parler peu.

 

BOURVIL - Vous saurez donc...

 

LOUIS DE FUNES - Socrates recommandait trois choses fort soigneusement à ses disciples : la retenue dans les actions, la sobriété dans le manger, et de dire les choses en peu de paroles. Commencez donc, Monsieur BOURVIL.

 

BOURVIL - C’est ce que je veux faire.

 

LOUIS DE FUNES - En peu de mots, sans façon, sans vous amuser à beaucoup de discours, tranchez-moi d’un apophthegme, vite, vite, Monsieur BOURVIL, dépêchons, évitez la prolixité.

 

BOURVIL - Laissez-moi donc parler.

 

LOUIS DE FUNES - Monsieur BOURVIL, touchez là : vous parlez trop ; il faut que quelque autre me dise la cause de leur querelle.

 

JEAN LEFEVRE - Monsieur le Docteur, vous saurez que...

 

LOUIS DE FUNES - Vous êtes un ignorant, un indocte, un homme ignare de toutes les bonnes disciplines, un âne en bon français. Hé quoi ? vous commencez la narration sans avoir fait un mot d’exorde ? Il faut que quelque autre me conte le désordre. Mademoiselle, contez-moi un peu le détail de ce vacarme.

 

MIMIE MATHY - Voyez-vous bien là mon gros coquin, mon sac à vin de mari ?

 

LOUIS DE FUNES - Doucement, s’il vous plaît : parlez avec respect de votre époux, quand vous êtes devant la moustache d’un docteur comme moi.

 

MIMIE MATHY - Ah ! vraiment oui, docteur ! Je me moque bien de vous et de votre doctrine, et je suis docteur quand je veux.

 

LOUIS DE FUNES - Tu es docteur quand tu veux, mais je pense que tu es un plaisant docteur. Tu as la mine de suivre fort ton caprice : des parties d’oraison, tu n’aimes que la conjonction ; des genres, le masculin ; des déclinaisons, le génitif ; de la syntaxe, mobile cum fixo ! et enfin de la quantité, tu n’aimes que le dactyle, quia constat ex una longa et duabus brevibus. Venez çà, vous, dites-moi un peu quelle est la cause, le sujet de votre combustion.

 

MICHEL GALABRU - Monsieur le Docteur...

 

LOUIS DE FUNES - Voilà qui est bien commencé : "Monsieur le Docteur !" Ce mot de docteur a quelque chose de doux à l’oreille, quelque chose plein d’emphase : "Monsieur le Docteur !"

 

MICHEL GALABRU - À la mienne volonté...

 

LOUIS DE FUNES - Voilà qui est bien : "À la mienne volonté !" La volonté présuppose le souhait, le souhait présuppose des moyens pour arriver à ses fins, et la fin présuppose un objet : voilà qui est bien : "À la mienne volonté !"

 

MICHEL GALABRU - J’enrage.

 

LOUIS DE FUNES - Ôtez-moi ce mot : "j’enrage" ; voilà un terme bas et populaire.

 

MICHEL GALABRU – Hé ! Monsieur le Docteur, écoutez-moi, de grâce.

 

LOUIS DE FUNES - Audi, quæso, aurait dit Ciceron.

 

MICHEL GALABRU- Oh ! ma foi, si se rompt, si se casse, ou si se brise, je ne m’en mets guère en peine ; mais tu m’écouteras, ou je te vais casser ton museau doctoral ; et que diable donc est ceci ?

MICHEL GALABRU, MIMIE MATHY, JEAN LEFEVRE, MICHELLE LAROQUE, BOURVIL parlent tous à la fois, voulant dire la cause de la querelle, et le Docteur aussi, disant que la paix est une belle chose, et font un bruit confus de leurs voix ; et pendant tout le bruit, MICHEL GALABRU attache le Docteur par le pied, et le fait tomber ; le docteur se doit laisser tomber sur le dos ; MICHEL GALABRU l’entraîne par la corde qu’il lui a attachée au pied, et, en l’entraînant, le Docteur doit toujours parler, et compte par ses doigts toutes ses raisons, comme s’il n’était point à terre, alors qu’il ne paraît plus.

 

BOURVIL - Allons, ma fille, retirez-vous chez vous, et vivez bien avec votre mari.

 

JEAN LEFEVRE - Adieu, serviteur et bonsoir.

SCÈNE VII

FERNAND RAYNAUD, LA VALLÉE. MIMIE MATHY s’en va.

 

FERNAND RAYNAUD- Monsieur, je vous suis obligé du soin que vous avez pris, et je vous promets de me rendre à l’assignation que vous me donnez, dans une heure.

 

FERNANDEL.- Cela ne peut se différer ; et si vous tardez un quart d’heure, le bal sera fini dans un moment, et vous n’aurez pas le bien d’y voir celle que vous aimez, si vous n’y venez tout présentement.

 

FERNAND RAYNAUD - Allons donc ensemble de ce pas.

SCÈNE VIII

MIMIE MATHY - Cependant que mon mari n’y est pas, je vais faire un tour à un bal que donne une de mes voisines. Je serai revenue auparavant lui, car il est quelque part au cabaret : il ne s’apercevra pas que je suis sortie. Ce maroufle-là me laisse toute seule à la maison, comme si j’étais son chien.

 

SCÈNE IX


MICHEL GALABRU - Je savais bien que j’aurais raison de ce diable de Docteur, et de toute sa fichue doctrine. Au diable l’ignorant ! J’ai bien renvoyé toute la science par terre. Il faut pourtant que j’aille un peu voir si notre bonne ménagère m’aura fait à souper.

SCÈNE X

MIMIE MATHY - Que je suis malheureuse ! j’ai été trop tard , l’assemblée est finie : je suis arrivée justement comme tout le monde sortait ; mais il n’importe, ce sera pour une autre fois. Je m’en vais cependant au logis comme si de rien n’était. Mais la porte est fermée . MICHELE, MICHELE !

 

SCÈNE XI


MICHEL GALABRU, à la fenêtre, MIMIE MATHY.

 

MICHEL GALABRU - MICHELE, MICHELE ! Hé bien ! qu’a-t-elle fait, MICHELE ? et d’où venez-vous, madame la carogne, à l’heure qu’il est, et par le temps qu’il fait ?

 

MIMIE MATHY - D’où je viens ? ouvre-moi seulement, et je te le dirai après.

 

MICHEL GALABRU – Oui ? Ah ! ma foi, tu peux aller coucher d’où tu viens, ou, si tu l’aimes mieux, dans la rue : je n’ouvre point à une coureuse comme toi. Comment, diable ! être toute seule à l’heure qu’il est ! Je ne sais si c’est imagination, mais mon front m’en paraît plus rude de moitié.

 

MIMIE MATHY - Hé bien ! pour être toute seule, qu’en veux-tu dire ? Tu me querelles quand je suis en compagnie : comment faut-il donc faire ?

 

MICHEL GALABRU - Il faut être retirée à la maison, donner ordre au souper, avoir soin du ménage, des enfants ; mais sans tant de discours inutiles, adieu, bonsoir, va-t’en au diable et me laisse en repos.

 

MIMIE MATHY - Tu ne veux pas m’ouvrir ?

 

MICHEL GALABRU - Non, je n’ouvrirai pas.

 

MIMIE MATHY – Hé ! mon pauvre petit mari, je t’en prie, ouvre-moi, mon cher petit cœur.

 

MICHEL GALABRU - Ah, crocodile ! ah, serpent dangereux ! tu me caresses pour me trahir.

 

MIMIE MATHY - Ouvre, ouvre donc.

 

MICHEL GALABRU – Adieu ! Vade retro, Satanas .

 

MIMIE MATHY – Quoi ? tu ne m’ouvriras point ?

 

MICHEL GALABRU - Non.

 

MIMIE MATHY - Tu n’as point de pitié de ta femme, qui t’aime tant ?

 

MICHEL GALABRU - Non, je suis inflexible : tu m’as offensé, je suis vindicatif comme tous les diables, c’est-à-dire bien fort ; je suis inexorable.

 

MIMIE MATHY - Sais-tu bien que si tu me pousses à bout, et que tu me mettes en colère, je ferai quelque chose dont tu te repentiras ?

 

MICHEL GALABRU - Et que feras-tu, bonne chienne ?

 

MIMIE MATHY - Tiens, si tu ne m’ouvres, je m’en vais me tuer devant la porte ; mes parents, qui sans doute viendront ici auparavant de se coucher, pour savoir si nous sommes bien ensemble, me trouveront morte, et tu seras pendu.

 

MICHEL GALABRU - Ah, ah, ah, ah, la bonne bête ! et qui y perdra le plus de nous deux ? Va, va, tu n’es pas si sotte que de faire ce coup-là.

 

MIMIE MATHY - Tu ne le crois donc pas ? Tiens, tiens, voilà mon couteau tout prêt : si tu ne m’ouvres, je m’en vais tout à cette heure m’en donner dans le cœur.

 

MICHEL GALABRU - Prends garde, voilà qui est bien pointu.

 

MIMIE MATHY - Tu ne veux donc pas m’ouvrir ?

 

MICHEL GALABRU - Je t’ai déjà dit vingt fois que je n’ouvrirai point ; tue-toi, crève, va-t’en au diable, je ne m’en soucie pas.

 

MIMIE MATHY, faisant semblant de se frapper.- Adieu donc !... Ay ! je suis morte.

 

MICHEL GALABRU - Serait-elle bien assez sotte pour avoir fait ce coup-là ? Il faut que je descende avec la chandelle pour aller voir.

 

MIMIE MATHY - Il faut que je t’attrape. Si je peux entrer dans la maison subtilement, cependant que tu me chercheras, chacun aura bien son tour.

 

MICHEL GALABRU - Hé bien ! ne savais-je pas bien qu’elle n’était pas si sotte ? Elle est morte, et si elle court comme le cheval de Pacolet . Ma foi, elle m’avait fait peur tout de bon. Elle a bien fait de gagner au pied ; car si je l’eusse trouvée en vie, après m’avoir fait cette frayeur-là, je lui aurais apostrophé cinq ou six clystères de coups de pied dans le cul, pour lui apprendre à faire la bête. Je m’en vais me coucher cependant. Oh ! Oh ! Je pense que le vent a fermé la porte. Hé ! MICHELE, MICHELE, ouvre-moi.

 

MIMIE MATHY - MICHELE, MICHELE ! Hé bien ! qu’a-t-elle fait, MICHELE ? Et d’où venez-vous, Monsieur l’ivrogne ? Ah ! vraiment, va, mes parents, qui vont venir dans un moment, sauront tes vérités. Sac à vin infâme, tu ne bouges du cabaret, et tu laisses une pauvre femme avec des petits enfants, sans savoir s’ils ont besoin de quelque chose, à croquer le marmot tout le long du jour.

 

MICHEL GALABRU - Ouvre vite, diablesse que tu es, ou je te casserai la tête.

SCÈNE XII

BOURVIL, JEAN LEFEVRE, MIMIE MATHY, MICHEL GALABRU.

 

BOURVIL - Qu’est ceci ? toujours de la dispute, de la querelle et de la dissension !

 

JEAN LEFEVRE - Hé quoi ? vous ne serez jamais d’accord ?

 

MIMIE MATHY - Mais voyez un peu, le voilà qui est soûl, et revient, à l’heure qu’il est, faire un vacarme horrible ; il me menace.

 

BOURVIL - Mais aussi ce n’est pas là l’heure de revenir. Ne devriez-vous pas, comme un bon père de famille, vous retirer de bonne heure, et bien vivre avec votre femme ?

 

MICHEL GALABRU - Je me donne au diable, si j’ai sorti de la maison, et demandez plutôt à ces Messieurs qui sont là-bas dans le parterre c’est elle qui ne fait que de revenir. Ah ! que l’innocence est opprimée !

 

JEAN LEFEVRE - Çà, çà ; allons, accordez-vous ; demandez-lui pardon.

 

MICHEL GALABRU - Moi, pardon ! j’aimerais mieux que le diable l’eût emportée. Je suis dans une colère que je ne me sens pas.

 

BOURVIL - Allons, ma fille, embrassez votre mari, et soyez bons amis.

SCÈNE XIII ET DERNIÈRE

LOUIS DE FUNES, à la fenêtre, en bonnet de nuit et en camisole, MICHEL GALABRU, JEAN LEFEVRE, BOURVIL, MIMIE MATHY.

 

LOUIS DE FUNES - Hé quoi ? toujours du bruit, du désordre, de la dissension, des querelles, des débats, des différends, des combustions, des altercations éternelles. Qu’est-ce ? qu’y a-t-il donc ? On ne saurait avoir du repos.

 

JEAN LEFEVRE - Ce n’est rien, Monsieur le Docteur : tout le monde est d’accord.

 

LOUIS DE FUNES - À propos d’accord, voulez-vous que je vous lise un chapitre d’Aristote, où il prouve que toutes les parties de l’univers ne subsistent que par l’accord qui est entre elles ?

 

JEAN LEFEVRE - Cela est-il bien long ?

 

LOUIS DE FUNES - Non, cela n’est pas long : cela contient environ soixante ou quatre-vingts pages.

 

JEAN LEFEVRE - Adieu, bonsoir ! nous vous remercions.

 

BOURVIL - Il n’en est pas de besoin.

 

LOUIS DE FUNES - Vous ne le voulez pas ?

 

BOURVIL - Non.

 

LOUIS DE FUNES - Adieu donc ! puisqu’ainsi est ; bonsoir ! latine, bona nox  .

 

JEAN LEFEVRE - Allons-nous-en souper ensemble, nous autres.

 

FIN.

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